La Vieille Voisine
Poèmes Hans Limon. Photographies Julie Peiffer. Septembre 2017
Il faisait bien trop froid et j'étais sans escorte.
L'aube était sombre et vous m'avez ouvert la porte.
Trop endormi pour voir, j'avais perdu mes clés,
tandis qu'au ciel nageaient cent nuages bouclés.
À ce moment, il me sembla que votre lèvre
aimanta ma fatigue et redoubla ma fièvre.
Vos beaux cheveux cendrés brillaient d'un tel éclat
que j'oubliai soudain le tintouin du gala.
Je vous imaginais pudique et couturière,
ravaudant vos regrets sous un tas de poussière,
mais vous étiez Princesse et moi Prince Charmant.
Trois mois plus tard, depuis votre ferme natale,
vous m'avez envoyé une carte postale
où vous me demandiez si j'étais allemand."
